► Bibliographie ► L'œuvre ► Principales expositions ► Gordes 1991
Biographie :
Jacques Villeglé étudie la peinture et le dessin à l'école des Beaux-Arts de Rennes où il fait la connaissance de Raymond Hains (1945), à qui le liera une complicité définitive. Il travaille quelque temps chez un architecte, où il se familiarise avec les questions d'urbanisme et d'espace public, avant d'étudier l'architecture à l'école des Beaux-Arts de Nantes (janvier 1947-décembre 1949). Dès 1947, il commence à récolter à Saint-Malo des débris du mur de l'Atlantique et des fers tordus, qu'il regarde comme des sculptures.
À partir de décembre 1949, avec Hains, Villeglé commence à récolter des affiches, leur première affiche arrachée, Ach Alma Métro, étant une œuvre commune.
Il limite son comportement appropriatif aux seules affiches lacérées. Pour lui, le véritable artiste est le « lacérateur anonyme », la collecte pouvant être effectuée par n'importe qui : il annonce ainsi le moment de la disparition de la figure de l'artiste, cédant la place au « collecteur » ou collectionneur.
« Le prélèvement, dit-il, est le parallèle du cadrage du photographe », et lui-même se veut, comme Hains, simple collecteur de fragments qu'il ne fait que choisir et signer. En 1958, il rédige une mise au point sur les affiches lacérées intitulée Des Réalités collectives, préfiguration du manifeste du Nouveau Réalisme ; il est considéré comme l'historien du Lacéré anonyme, entité qu'il crée en 1959.
En collaboration avec Raymond Hains, il réalise quelques films ainsi que Hépérile éclaté (publié en juin 1953), déformation photographique d'un poème phonétique de Camille Bryen.
En février 1954, Villeglé et Hains font la connaissance du poète lettriste François Dufrêne, lui-même précurseur dans le domaine du travail sur les affiches lacérées dont il interroge l'envers (les « dessous »). Il les présente à Yves Klein, puis à Pierre Restany et à Jean Tinguely. Après leur participation commune à la première Biennale de Paris, ils constituent en 1960 le groupe des Nouveaux Réalistes. En 1957, Villeglé fait la connaissance de Gérard Deschamps qui expose à la galerie Colette Allendy.
Releveur de traces de civilisation, plus particulièrement lorsqu'elles sont anonymes, Villeglé imagine, à partir de 1969, un « alphabet socio-politique » en hommage à Serge Tchakhotine, auteur en 1939 d'un essai intitulé Le Viol des foules par la propagande.
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L'œuvre :
Depuis 1957, l'œuvre sélective de Villeglé a fait l'objet de plus de 140 expositions personnelles en Europe et en Amérique, et l'artiste a participé à des manifestations collectives sur les cinq continents. Ses œuvres ont été acquises par les plus importants musées européens, américains et africains. Pourtant, en dépit du caractère novateur de sa démarche, le succès public a été long à venir. Ce n'est qu'à partir de la fin des années 1970 que Villeglé a pu vivre de son art, et il a fallu attendre 1998 pour que le musée national d'Art moderne fasse l'acquisition d'une de ses affiches lacérées.
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LE DECOLLAGE est l'action de décoller où d'arracher un objet collé ou fixé. Les ravisseurs ont plus particulièrement collectionné des affiches lacérées ; étymologiquement, l'affiche, avant d'être le "media" des avis officiels ou commerciaux, représenta une chose attachée, fixée, fichée, puis devint par glissement lexical le piquet qui attache, fixe et fiche. Dans l'esprit du collectionneur d'affiches lacérées, l'art du décollage est l'invitation à quitter le domaine des réalités étatiques et bourgeoises, des conditionnements de la propagande et de la publicité pour celui poétique, du rève et de l'imaginaire.
Jacques Villeglé (pour l'exposition à la galerie et au Musée Vasarely à Gordes en 1991)
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Principales expositions :
1957 |
"Loi du 29 juillet 1881", Galerie Colette Allendy, Paris |
1962 |
"New Realists", Neue Galerie im Künstler Haus, Munich, Allemagne |
1971 |
"Villeglé Retrospective 1949 -1971", Moderna Museet, Stockholm, Suède |
1977 |
"Paris-New York-Paris", Centre Georges Pompidou, Paris |
1986 |
"Forty years of modern art 1945-1985", Tate Gallery, Londres, Royaume-Uni |
1988 |
"Villeglé", Le Magasin, Centre National d'Art, Grenoble |
1991 |
"Affiches lacérées", Galerie Pascal Lainé et Musée Vasarely, Gordes |
1992 |
"Pop Art", Musée des Beaux-Arts, Montréal, Canada |
1994 |
"Murmures des rues", Musée des Beaux-Arts, Rennes |
1996 |
"L'informe, mode d'emploi", Centre Georges-Pompidou, Paris |
1997 |
"Carrefour Politique", chapelle Jeanne-d'Arc, Thouars |
1999 |
"Villeglé, œuvres 1962-1999", Galerie Sonia Zannettacci, Genève, Suisse |
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"Le grand mixe", Confort Moderne et l'atelier d'Aquitaine, Poitiers |
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"Villeglé Techno Rapt", chapelle Saint-Vincent, Mérignac |
2000 |
"Dans la rue", Cité de la Musique, Paris |
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"Micropolitiques", Magasin, Grenoble |
2001 |
L'atelier d'Aquitaine, école des Beaux Arts, Nantes |
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"Images", 1958-1991, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris |
2003 |
"L'alphabet socio-politique", musée Sainte-Croix et l'atelier d'Aquitaine, Poitiers |
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Buenos Aires, Centro Récoleta et l'atelier d'Aquitaine, Argentine |
2005 |
"Politiques - Affiches lacérées 1957-1995", Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris |
2006 |
"Villeglé & l'Atelier d'Aquitaine", Galerie Linda & Guy Pieters, Knokke-Eist, Belgique |
2007 |
"Le Nouveau réalisme", Galeries nationales du Grand Palais, Paris |
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"Airs de Paris", Centre Georges Pompidou, Paris |
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"La Lettre Lacérée", Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris |
2008 |
"De la transgression à la collection", musée d'Épinal |
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"Jacques Villeglé, La comédie urbaine", Centre Georges Pompidou, Paris |
2009 |
"Diary", Galerie La Belle Epoque, Villeneuve d'Ascq - Lille |
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"Jacques Villeglé s'affiche à Angers", Grand Théâtre, Angers |
2010 |
Chapelle Saint Libéral, Brive la Gaillarde |
2011 |
Matisse Art Gallery, Casablanca et Marrakech, Maroc |
2012 |
Rétrospective, Musée d'Art Contemporain, Marseille |
2013 |
Alan Koppel Gallery, Chicago, USA |
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"Rues de Paris", Galerie Sonia Zannettacci, Genève, Suisse |
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