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► Ménerbes 2015
La toile et le papier : des supports garantissant un tracé identique
La toile en polyester elle-même par son aspect lisse se rapproche des papiers choisis sans grains, également lisses.
La spatule doit y glisser sans rencontrer d’aspérités. Le support est déterminant pour que l’application des médiums puissent s’effectuer sans accrochage.
La spatule est large pour l’affirmation du propos : série Trames 2012/2013, que la série Tectonic confirme définitivement et rigoureusement.
Toute la série Trames indique une épure des tracés qui appartenaient au style des précédentes séries (Villes Labyrinthe - Urban Kilim) : allègement de la matière, de l’impact dans l’œil. La peinture doit donner à voir le souvenir, ce qu’il reste en soi - de ce qui a été vu et que le temps et notre mémoire ont fini par user ou effacer.
La tonalité est unique, presque monochrome. L’intention est volontairement attachée à restituer la couleur de deux villes : la médina de Fès, chère à son cœur, et sa ville d’Avignon où elle vit et travaille, autre pont établi entre la Cité Papale et la Cité Soufie, et leur lien par leur architecture (les remparts), leur géométrie labyrinthique et leur couleur grisée/bistre.
Le tapis, objet référant pour Louise Cara devient le support symbolique de cette inspiration orientale qui transposée dans sa peinture ne s’exprime qu’à partir de l’idée de la trame. Tapis que les pas du peintre auraient lentement usé et sur lequel la toile aujourd’hui, seul objet de l’artiste, visible, viendrait se confondre et s’unir pour y trouver son sens.
À partir de ce tissage, Louise Cara ajoute en 2014 une superposition sur la trame grise, avec un tracé noir Tectonic, qui comme pour les autres séries sera décliné à travers trois supports et expressions : papiers, toiles, lithographies (celles-ci réalisées à l’atelier Clot, Bramsen & Georges de Paris).
Cette fois-ci Tectonic occupe la totalité de la toile ou du papier, le propos et le motif du peintre ne se concentrent plus à l’intérieur du support toile ou papier, jusqu’à présent entouré d’une « périphérie » blanche. L’œuvre aujourd’hui dépasse son propre périmètre. Au-delà de la toile, les tracés noirs n’affirment que le propos du peintre.
Canvas and paper: support to warrant an identical tracing
He smooth aspect of polyester canvas is close to the equally smooth chosen paper, without grain. The spatula must be able to glide on it without encountering asperities. The quality of the support plays a determinant factor in order to apply media without tearing it.
The chosen spatula is wide to impart affirmation to the discourse : « Trames » series 2012 / 2013. One that the series « Tectonic » definitely and rigorously confirms.
The entire series « Trames » indicates a purification of the drawing that already figured in the precedent series (Labyrinth Cities - Urban Kilim): lightening of the matter, of the imact on the eyes. The painting gives to see a memory, of what is left in itself - of what has been seen and that time and memory have rescinded or erased. Cara’s tonality is unique, nearly monochromatic. Her intention is keen to render the colours of the two cities: Fez’ Medina, close to her heart, and her hometown, Avignon, where she works. She thus establishes
another bridge between the Papal City and the Soufi City by emphasizing their architectural similitudes : their labyrinthic geometry and their bistre / grey colour.
The carpet, Cara’s referring object, becomes for her a symbolic support for this oriental inspiration which, transposed into her painting, only expresses itself through its « weft and woof ». Like a carpet that the feet of the artist would have slowly turned threadbare, and on which the canvas, the only visible object of the artist, would mesh and unite to find meaning.
In 2014, from this weaving, Cara adds a superposition on the grey framework with a Tectonic black drawing, which, like in the other series, will be declined through three types of support and expressions: paper; canvas, lithography. (The latter are being realized in the Clot, Bramsen & Georges workshop in Paris).
This time, Tectonic occupies the entire canvas or paper. The discourse and motif of the painter are no longer limited to the interior of the support on canvas or paper, which used to be bordered with a white periphery. Her work today spills outside its own periphery. Beyond the canvas, the black traits, today, affirm only this painter’s discourse.
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En 2013 Louise Cara présentait, dans ce même lieu, un ensemble d'œuvres intitulées TRAMES, série de toiles, papiers et gravures où une solution de poudre d'ardoise liée au soja lui permettait de faire naître en longs gestes un entrelacs de traces nées de larges brosses de soie, outils venus de la très ancienne et très éprouvée tradition picturale du Japon. La référence aux entrecroisements d'un tissage, annoncée par des travaux plus anciens, les URBAN KILIMS de 2009 et les VILLES-LABYRINTHES de 2011, se retrouve aujourd'hui dans ces fonds clairs et délicats, fruits d'une musique de l'âme dont la main se charge de transmettre les turbulences au moins, ou les tourments peut-être.
Mais voici qu'apparaît cette fois un nouveau tracé, né de l'encre et nouvel hommage au Japon, sous l'effet d'une souple spatule de métal propre à établir l'autorité du noir, du plus opaque au plus translucide. TECTONIC est le nom de cette nouvelle famille : c'est bien de chocs qu'il s'agit ici, entre des corps opposés les uns aux autres dans le plan de la toile ou du papier. Mais à ces mouvements transversaux s'ajoute du fond à la surface l'autre mouvement, l'émergence ou l'occultation de la lumière, celle qui sourd du support et prend vie dans la matière, à la décision de l'artiste.
Ainsi Louise Cara répond-elle à l'éternel éblouissement venu du ciel. Déjà présent dans le mythe de Régulus, que Claude Lorrain et William Turner illustrèrent chacun dans son œuvre, il est tenu pour symbolique dans la naissance et le développement de l'Abstraction, de Kupka à Delaunay, de Mondrian à Pollock, de Villon à Soulages. A son tour elle brave l'aveuglement et célèbre l'incarnation, dans la forme, de l'Invisible.
Pierre Provoyeur, avril 2015
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Trames est comme une épure. Allègement de la matière, de l’impact dans l’œil, de ce qui reste en soi, comme une image en souvenir.
La tonalité est unique, presque monochrome, volonté de restituer la couleur de la médina de Fès, de la pierre, de la terre ; de tracer la trame d’un vécu qui au fil des années se serait effacée, comme un tissu trop longtemps touché. Trame du tapis que des pas légers auraient usé lentement, et sur laquelle la toile, seul objet du peintre, restée présente, viendrait se confondre pour l’inspiration et trouver l'essentiel.
Louise Cara (exposition Ménerbes 2013)
“Trames” – canvas, paper and engravings: Works of Louise Cara, who experiments with tools, formats, materials: pigments, oils, impasto, binders, and ink, employing brushes and spatulas.
Exhibition runs from April 26 to May 20, opening Friday, April 26, 2013 from 6 to 9:00 p.m.
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Biographie :
Née en 1955 à Paris, Louise Cara fait des études littéraires à la Sorbonne et à l’Université de Paris X Nanterre jusqu’à l’agrégation, s’engage dans le journalisme et les métiers de la communication écrite, créé son agence. Dès son adolescence, sa passion pour la peinture et ses proches amis artistes (les Fontanarosa) fait naître en elle sa décision de renoncer à un mode de vie pour Entrer en Peinture à l'age de 42 ans.
Elle signe ce bouleversement et passionnée par Nicolas de Staël, c’est tout naturellement qu’elle s’installe à proximité de Ménerbes où elle réside depuis plus de dix ans. Dès 2004, elle impulse la réouverture de l’ancienne et célèbre galerie de la Gare à Bonnieux avec la série : les Piliers du ciel et poursuit en 2005 avec la série Incarnation.
Sa technique et ses supports :
Louise Cara expérimente les outils, les formats, les matières : pigments, huile, médiums, empâtements, liants, et explore l’encre. C’est en utilisant les pinceaux et les spatules japonaises, qu’elle installe un geste singulier. Elle déploie ses travaux sur différents supports : papiers, toiles, et gravures.
L’Écriture d'une quête :
« ... L’œuvre de Louise Cara procède d’une tension entre frontalité, celle-ci provenant de l’usage des orthogonales déjà évoqué, et d’un jeu subtil sur la profondeur (qu’on trouve dans le cubisme, puis chez Pollock, etc.) qui résulte des glacis, des semis d’encre posés sur les fonds ocrés, tantôt épurés, tantôt riches en matière. La structure de la composition est nourrie par la chaleur sensuelle des matières et de la couleur, et de leur complémentarité naît une œuvre sensible et non conceptuelle. Cette réconciliation des opposés me semble l’essence même de la démarche de Louise Cara, tant sur le plan artistique que spirituel. Pour s’affranchir de tout enfermement dans un système, cette artiste est perpétuellement en quête d’un équilibre visant à résoudre tensions, conflits et forces ; et son inspiration est toujours double, ou plurielle. »
Extrait de « Louise Cara ou Le Miroir de la Cité » in Ecrits sur l'Art par Laurent Brunet, Editeur de la revue d'art Lisières
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Expositions :
2016 |
"Villes Tectoniques et Villages Aériens" avec François Villais, Cours de l’archevêché, Avignon
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2015 |
Galerie Pascal Lainé, Ménerbes, France (Tectonic) |
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Château William, Bangkok, Thaïlande (Tectonic) |
2014 |
Château Beaupré Deleuze, Saint-Laurent-des-Arbres, France |
2013 |
Galerie Pascal Lainé, Ménerbes, France (Trames) |
2012 |
Chapelle des Ursulines, Quimperlé, France (Totems City/villes en métamorphose) |
2011 |
Festival des Musiques Sacrées de Fès, Maroc (Bar Batha : Les Musiciens de Fès) |
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Fondation Amar, Montréal, Canada
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2010 |
Grenier à sel, Avignon, France (Totems City) |
2009 |
Les Baux-de-Provence, France (Metamorphoz : toiles et projection vidéo de peintures animées) |
2007
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Galerie Marsam, Rabat, Maroc (Les Eveillés) |
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Maison Michel Biehn, Isle-sur-Sorgue, France (Metamorphoz) |
2006
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Musée Batha, Fès, Maroc (Les Eveillés) |
2005 |
Galerie de la Gare, Bonnieux, France (Incarnation) |
2004 |
Galerie de la Gare, Bonnieux, France (Les Piliers du ciel) |
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Galerie Vendôme, Paris, France (exposition collective) |
2003 |
Galerie Vendôme, Paris, France (Hommage à Nicolas de Staël) |
2002
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Galerie Vendôme, Paris, France (Paysages) |
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Art & Nîmes, France (Paysages) |
2001 |
Galerie Lise Cormery, Paris, France (Femmes & Création) |
Performances :
2012 |
Transmission et création collective autour de « écriture des villes » avec des collégiens à l’occasion de l’exposition Totems City à Quimperlé |
2010 |
Transmission et création auprès d'étudiants de l’Université d’Avignon
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2008/2009 |
Création d’une œuvre peinte mise en mouvement « En mémoire », durant l’interprétation du Chant hébraïque N°4 de Ravel par Sonia Wieder-Atherton, Les Musicales du Luberon
Création d’œuvres peintes pour le récital Bach donné par la pianiste Edna Stern, Les Musicales du Luberon
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Artiste associée du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde : Improvisations et performances picturales avec des musiciens et poètes |
2007/2008 |
Création des Ateliers du cœur avec des enfants de la médina
Création d’un livre/objet : Parchemins, avec les calligraphes de Fès (Maroc)
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2002/2007 |
Mise en place d’un processus de création d’une œuvre collective avec des enfants dans des écoles en Provence |
Presses :
2011 |
Art / Contemporain / Plastique... Louise Cara | L'Oeil paca.fr
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2010 |
France 3 : Louise Cara expose ses « Totems City » au Grenier à sel | Culturebox |
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Avignon, Le Grenier à Sel reprend du service avec Louise Cara | Magazine Prosper |
2008 |
Totems City | L'Agora des Arts |
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