► Vidéo ► Collections publiques ► Principales expositions ► Gordes 1993, 1995, 1997, 1999
► Avignon 2001, 2002, 2004, 2005 ► Ménerbes 2007, 2008
► "Joe Downing, Magicien de la couleur" du 26 août au 30 septembre 2017
https://www.le-musee-prive.com/biographie-artiste/713-biographie-de-joe-downing.html
Joe-Downing-Puis-rouge-alors-1959-United-States-of-Abstraction-au-Musee-Fabre.jpg (1198×885) (enrevenantdelexpo.com)
Joe Downing est un peintre franco-américain né le 15 novembre 1925 à Tompkinsville dans le Kentucky (USA), il est décédé le 29 décembre 2007 à Ménerbes dans le Vaucluse.
Il participe à la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il fait des études à l'Art Institute de Chicago. Il s'installe en France en 1950. Il vit et travaille à Ménerbes jusqu'à son décès.
Joe Downing fut l’un des artistes défendus par la galerie Arnaud à Paris. Dans l'ambiance de Saint-Germain-des-Prés, peintres, galeristes, collectionneurs, critiques forment « un village » affirme Joe Downing qui, au fil des années, met en place, sur ses toiles, un incroyable puzzle dans lequel le plaisir du coloriste s’exprime sans retenue. Attiré par les supports inaccoutumés, il peint sur des vieilles portes, des fenêtres, puis des cuirs.
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Joe Downing est l’un des plus authentiques représentants de l’abstraction « libre » d’après-guerre. A travers un fourmillement de formes, devenues de plus en plus lumineuses avec le temps, il développe une poétique très personnelle de l’espace, du rythme et de la couleur. L’artiste nous communique son « émerveillement » par des toiles, des agrafages, mais aussi des peintures sur cuir clouté, sur châssis de fenêtres récupérés ou sur de vieilles portes de grange. A croire qu’il n’y aurait pas chez lui de frontières bien marquées entre le quotidien le plus banal et l’imaginaire pictural. En fait pour Joe Downing, seul le regard peut se désenchanter, le monde, lui, continue à vibrer : ailes de papillons, feuilles de platanes, lézardes de murs, tout vibre, tout vit. Il faut réapprendre à voir et à écouter.
Textes pour l'hommage rendu à Joe Downing - Ménerbes 2008
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A Ménerbes, le fond de mon atelier est le rocher à nu, mon chevalet se dresse entre trois fenêtres. Je vois les tuiles d'un toit, tachetées de lichen gris et jaune, attentives au soleil comme des oeufs de dinosaure.
Ensemble et à tour de rôle, un rosier grimpant, une fleur de la passion, une glycine, un buisson ardent fleurissent, bougent, exhalent leurs parfums, absorbent et renvoient lumière de soleil et lumière de lune. Derrière, au loin, la ligne ondulante du Luberon barrant le ciel. Ciel, montagne, acacia tricentenaire, jardin sauvage ; fenêtre, chevalet, toile pinceau.
Là, quotidiennement, en toute quiètude, les tableaux avancent, mêlés eux aussi comme les vignes, les fleurs, les maisons, les rues, séparés et unis. Il y a le plus silencieux des bruits, soies de pinceau sur surface de lin. Dehors, dans la chaleur, l'herbe pousse, ses graines tombent. Un chien aboie.
Joe Downing (extrait de l'édition lithographique d'estampes intitulé " A Ménerbes " , Editions Galerie Pascal Lainé - Avignon 2005)
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A l’occasion de la sotie de l’album « A Ménerbes », qui rassemble sept poèmes et huit lithographies du peintre Joe Downing, le galeriste Pascal Lainé présente quelques-unes des dernières œuvres de l’artiste américain.
On le sait, Joe Downing a élu domicile en Provence, à Ménerbes, à la fin des années 60. Au creux d’une ruine, il s’est crée une maison qui a tout de la caverne d’Ali Baba, peuplée d’objets insolites et beaux, glanés au hasard des trouvailles et des rencontres.
C’est sans doute la conjonction de ce lieu très fort, qui lui est comme un repère et du paysage alentour, avec ses ombres et ses lumières, la pureté de son ciel, qui a nourri l’art de Joe Downing. Son installation dans l’éblouissement de la nature provençale a modifié sa peinture et changé son existence. Et c’est un hymne à cet évènement que le peintre a voulu chanter en associant lithographies et textes.
Ce recueil a été composé à partir d’une série d’aquarelles peintes au fil des ans. L’idée d’un album de lithographies est venue au galeriste Pascal Lainé il y a plusieurs années. Il souhaitait que le travail soit réalisé par les ateliers Pons. En effet, ce graveur qui a travaillé avec Hartung, Poliakoff, Deyrolle et beaucoup d’autres grands noms de l’école de Paris, est un des derniers à utiliser la pierre de Munich dont les carrières sont aujourd’hui épuisées. Cette méthode traditionnelle exige entre sept et neuf passages d’encres différentes pour chaque lithographie et confère aux œuvres une qualité exceptionnelle. Mais c’est surtout la connaissance du métier et une « Sensualité de l’image immense » comme le dit Joe Downing, qui font de ce graveur un maître. « Il en est sorti quelque chose que je n’avais jamais vu sortir ni de mon travail, ni tu travail de quiconque » ajoute celui-ci.
L’idée d’adjoindre des textes aux lithos est venue de l’artiste sans qu’il sache vraiment expliquer pourquoi. La langue maternelle de Joe Downing est l’américain, mais il s’exprime dans un français d’une incroyable justesse et d’un merveilleux raffinement. C’est avec un soin extrême qu’il choisit ses mots, usant avec subtilité et finesse d’expressions qu’il aime imagées, colorées et de préférence teintées d’humour. Bref, le français de Joe Downing est un pur régal et on l’écouterait parler des heures. De ses poèmes, qu’il a écrits récemment, il dit : « J’en avais deux ou trois en tête depuis longtemps. Et quand j’y ai repensé je me suis aperçu qu’ils étaient prêts à sortir, comme s’ils avaient attendu ».
C’est un chant à Ménerbes et à ses habitants, un chant aux pierres et aux arbres, aux souvenirs d’instants anodins, de jours précieux et lumineux, que le peintre élève. C’est une sorte d’offrande qu’il présente, un cadeau, tout simplement.
Isabelle Scheibli, L’Hebdo Vaucluse 16 décembre 2005
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Pendant près de cinquante ans, Joe Downing a conservé un stock de papier, feuilles utilisées à l’époque aux Etats-Unis dans l’un des tout premiers systèmes de photocopie et donc imprégnées d’une solution argentique sensible à la lumière. Celle-ci, en évoluant, a fait du simple papier blanc un support bien plus précieux, tantôt saupoudré de taches blondes, tantôt transformé en feuilles d’acier bleu ou de noir opaque. En puisant à nouveau dans ce qu’il appelle ses « carrières de papier », Joe Downing a renoué avec une démarche ancienne, qui avait produit autour de 1955 toute une série de découpages et d’agrafages, dont neuf forment aujourd’hui au Musée Calvet un polyptyque aussi subtil que monumental.
Les agrafes, cette fois, ont disparu. Leur éclat métallique et cuivré accompagnait la gamme chromatique chaude des fragments découpés dans les feuilles couleur d’ambre ou de tabac de façon tout à fait appropriée. En y renonçant, Joe Downing confie au papier découpé le rôle exclusif et majeur de faire chanter matière, formes, couleurs et lumière. Appartenant à la fois au champ de l’œuvre sur papier et à la trame de la tapisserie, bien de ces découpages entrelacent les bandes ciselées dans une démarche où la texture se fait textile. Mais la suprématie du trait obtenue ici au ciseau et non à la pointe du crayon ou de la plume, et la douceur du support nous maintiennent bel et bien au royaume du dessin. Un signe de plus nous en est donné lorsque, puisant dans une autre « carrière », en l’occurrence les feuilles manuscrites d’un grimoire rédigé à Mormoiron en 1640, Joe Downing mêle l’arabesque capricieuse d’un paraphe, les pleins et les déliés d’une écriture, les fragments d’un récit ancien à ses propres fictions contemporaines. Et tel trait d’encre d’autrefois, qui a viré du noir au brun sur le papier jauni, évoque irrésistiblement la matière et la fougue des dessins de Rembrandt.
Au-delà des matières s’ouvre le vaste champ des sens, à moins qu’on ne préfère considérer que ces formes arbitraires voire aberrantes relèvent du nonsense anglais. Ce ne serait pas entièrement immérité s’agissant d’un artiste qui n’a rien perdu, en s’installant dans le Luberon il y a quarante ans, d’un humour tout britannique et de la plus chaleureuse excentricité. Mais ce serait passer à côté de l’artiste profond, du peintre attaché à creuser son sillon et y semer, œuvre après œuvre, les ferments d’un art de l’onirique et de l’invisible.
C’est là que le processus pratiqué par Downing dans sa peinture nous apporte un précieux élément d’analyse : des toiles en grand nombre, préparées dans l’atelier en ce mois de mars 2004, attendent d’être reprises une à une par l’artiste : il y a réparti des bouffées de toutes couleurs, émergeant de fonds monochromes sombres ou clairs qui annoncent la tonalité générale du tableau. Sur ces lumières viendront se superposer d’autres éléments colorés, fragments d’un puzzle où les percées comptent autant que les parties pleines, et laissent apparaître les éclats des fonds dans un savant jeu de trames. A propos des collages et de leurs fragments découpés et plaqués sur leur support, Joe Downing dit : « Il faut laisser un trou, parce qu’ils se parlent ». Et voici d’un coup ces créatures de papier devenir les acteurs d’un théâtre, les protagonistes d’une conversation d’ordre dramatique et plastique à la fois.
A vrai dire, ces éléments irraisonnés et pourtant évocateurs de formes connues du réel -flammes, ballons, larmes, os, tout ce qu’il plaira à chacun de voir– évoquent les corpuscules imaginés par les Surréalistes, sortes de galets qui, chez Tanguy notamment, prennent la force de véritables personnages. Et si ces formes devaient évoquer des sculptures, ce serait aux rondeurs monumentales d’Henry Moore que l’on penserait. Ces deux rapprochements ont surtout l’intérêt de dégager la référence constante de ces collages au minéral, combiné aux articulations du squelette, dans un équilibre où chaque élément pèse d’un poids fait à la fois de sa forme et de sa couleur. Qu’à cet univers d’os et de pierre –les sols d’Uccello et de Signorelli ne sont pas loin non plus- viennent se mêler parfois l’écriture et la peinture, citées en parcelles enchâssées, en éclatantes incrustations, n’est qu’un supplément d’humanité introduit dans ces paysages lunaires.
En remarquant très justement devant les Totems peints qu’ils semblaient faits d’une collection de petits tableaux qui pourraient exister chacun pour son compte, Pascal Lainé mettait le doigt sur la confusion des échelles soigneusement entretenue par l’artiste tout au long de sa carrière : le petit et le grand associés, le détail dans le monumental mènent directement à ces collages dont la taille ne bride aucunement le sentiment qu’ils dégagent d’espaces illimités en profondeur et en étendue. En cela, ils se rapprochent de pièces pour piano, où sous les coups secs des marteaux, les cordes donnent naissance à des vibrations infinies. Mieux que le délassement d’un peintre, ces œuvres d’une modestie revendiquée installent les fruits de l’imaginaire dans le champ du réel.
Pierre Provoyeur, Conservateur du Musée Calvet de 1995 à 2004 (pour l'exposition d'Avignon en 2004)
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Exposition organisée par la Galerie Pascal Lainé au
Cloître Saint-Louis d'Avignon en 2001
► Extrait vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain
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Depuis sa première exposition à Chicago en 1950, Joe Downing n'a jamais cessé de peindre, donnant vie aux matériaux les plus divers : toiles, papiers, cuirs, planches, fenêtres, portes, vieilles tuiles ...
Jardinier de la lumière, il joue avec ses reflets, toujours émerveillé. Dans cet univers féérique, il nous invite, loin des banalités du monde. Son silence ouvre en nous un oeil d'enfant, ébloui par cette richesse qu'il nous révèle.
Ce peintre-poète est aussi un prophète qui suggère et interroge "quand le jour ruine les ténèbres" ... "temps volé, temps sauvé" par une secrète présence dont les légères et subtiles particules dansent dans le coeur...
Joe Downing voit des braises sous nos cendres.
Christine Marandet (pour l'exposition de Gordes en 1999)
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Le tableau recueille tous les messages, ceux du soleil à travers les feuilles d'arbres ou ceux des bonshommes creusés dans le plâtre des murs.
Peut-être les croyiez-vous différents ? Ils sont voisins. Ils se superposent. Quarante ans après, Downing perçoit mieux la parenté des êtres et des choses.
A tous ces messages qu'il accueille, il s'en ajoute un, dont il m'a parlé, qui lui vient de sa famille. C'est celui de cette portée musicale de fils tendus qu'une certaine araignée tisse à côté de sa toile. Elle y écrit la date de la fin du monde. Le vent souffle : il déchirera les fils. La date demeurera secrète. Sans doute l'araignée et le vent sont-ils bien dans leur rôle de révéler et d'effacer, alternativement. La peinture de Downing fonctionne à ce niveau, entre la présence et l'oubli, entre la pensée et sa disparition. Dans ses tableaux émergent, comme dans la mémoire, des systèmes très anciens ou tout nouveaux. Les voici un peu brouillés, un peu usés, un peu cassés. Ils ont perdu leur sens précis, mais la peinture leur en donne un autre. Ils n'appartiennent plus à la connaissance archéologique. Ils sont tantôt chauds, tantôt frais, comme un corps dont le coeur bat. La peinture les fait redevenir vivants.
La peinture de Joe Downing a une telle confiance dans la vie, elle condense des durées si longues que, désormais mieux ouverte sur l'existence, mieux intégrée dans la durée, sous l'apparence innocente de jardins, elle offre des raisons d'être. Je trouve qu'elle a quelque chose de l'araignée : elle écrit sereinement la fin du monde. Elle l'écrit éternellement. Et c'est ainsi qu'il est parvenu à concilier le beau et le bon.
Pierre Descargues (Extrait de " Joe Downing, une vie de peinture " Editions PACA pour l'exposition de Gordes en 1997)
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« Joe, je suis complètement enthousiasmée par tes tableaux, ils me donnent envie de les nommer, de les appeler.
Ils sont la joie de la liberté, sa fraîcheur, et en même temps ils sont la violence incommensurable, océanique, de cette liberté.
Derrière l'explosion de la couleur, je vois la forêt immobile, les arbres nus et lisses et chantants. Il y a aussi le vent qui passe, qui envahit la terre et qui repart, qui tourne autour des arbres et les laisse recouverts des embruns de la mer. Ils brillent, les arbres, noyés de larmes et de joie... ».
Marguerite Duras (pour l'exposition de Gordes en 1993)
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« Je peins comme un Kentuckian de village, lâché enfant dans les grottes et les collines, né une deuxième fois devant les collections éblouissantes de l’Art Institute de Chicago, et trempé toutes ces années d’adulte dans la lumière de Paris et dans celle de l’architecture et des tableaux de Florence, Venise et d’autres villes italiennes (...).
Je peins comme un homme qui n’a jamais visité le Louvre, parce qu’il n’a pu s’arracher de la section égyptienne.
Mais je peins aussi comme quelqu’un qui, enfant soldat, a vu des hommes raides morts de froid, dans la neige (...) ».
Joe Downing (extrait d’une lettre à l’Herald Tribune - 1983)
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Collections publiques :
FRANCE
Paris - Musée National d'Art Moderne
Paris - Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
Avignon - Musée Calvet
Brest - Musée des Beaux Arts
Beauvais - Musée Départemental de l'Oise
Metz - Musée d'Art et d'Histoire
Colmar - Musée Unterlinden
Grenoble - Musée des Beaux Arts
Toulouse - Musée des Augustins
Dijon - Musée des Beaux Arts
Saint-Etienne - Musée d'Art et d'Industrie
Mâcon - Musée des Beaux Arts
Bayeux - Musée Baron Gérard
BELGIUM
Verviers - Musée des Beaux Arts
LUXEMBOURG
Luxembourg - Musée National d'Histoire et d'Art
ISRAEL
Jerusalem - Bez Alel Museum
UNITED STATES
Bowling Green, Ky - Joe Downing Museum
New York, N.Y. - Museum of Modern Art
Cincinnati, Ohio - Cincinnati Art Museum
Washington, D.C. - Smithsonian Institute
Louisville, Ky - J.B. Speed Art Museum
Seattle, Wa - Seattle Art Museum
Charleston, W.Va - Municipal Art Galerie
Owensboro, Ky - Owensboro Museum of Fine Art
Rockland, Maine - Farnsworth Museum
CANADA
Montréal, Québec - Musée d'Art Contemporain
Vancouver, British Columbia - Fine Arts Gallery of Greater Vancouver
AUSTRALIA
Sydney - Arts Gallery of New South Wales
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Principales galeries :
1953-1958
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Galerie Paul Faccheti, Paris |
1958-1978
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Galerie Jean-Robert Arnaud, Paris |
Depuis 1973 |
Galerie Krakeslatt, Bromölla, Suède |
Depuis 1974 |
Galerie Kutter, Luxembourg |
Depuis 1976 |
Galerie Léon Keuninckx, Verviers, Belgique |
1978-1983 |
Galerie Bellint, Paris |
Depuis 1983 |
Galerie Pascal Lainé, Ménerbes |
Depuis 1984 |
Galerie Jacquester, Paris |
Joe Downing exposa pour la 1ère fois à Chicago et depuis son œuvre a fait le tour du monde
Expositions personnelles depuis :
1990 |
Galerie Krakeslatt, Bromölla, Suède |
1991
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Galerie Kutter, Luxembourg (peintures) |
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Galerie Jacquester, Paris |
1992
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Galerie Krakeslatt, Bromölla, Suède (aquarelles) |
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Galerie Léon Keuninckx, Verviers, Belgique (huiles, aquarelles) |
1993 |
Galerie Kutter, Luxembourg (aquarelles) |
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The Kentucky Museum, Kentucky, USA |
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Galerie Pascal Lainé, Gordes |
1994
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Galerie Jacquester, Paris |
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Musée Baron Gérard, Bayeux (peintures et sculptures) |
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Galerie CNR 23, Bayeux |
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Inauguration de l’Atrium J. Downing, Owesboro, Kentucky, USA |
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Galerie Krakeslatt, Bromölla, Suède (aquarelles) |
1995 |
Galerie Kutter, Luxembourg (huiles, cuirs tendus, aquarelles) |
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Galerie Klaus Braun, Stuttgart, Allemagne |
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Galerie Pascal Lainé, Gordes (huiles, cuirs tendus, aquarelles) |
1996
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Salle des Templiers et Mairie, Montélimar avec le concours de la Galerie S. Emiliani, Dieulefit |
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Inauguration du Pavillon des Portes, The Baker Arboretum, Bowling Green, Kentucky, USA |
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Présence de l’Art Contemporain, Angers |
1997
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Galerie Léon Keuninckx, Verviers, Belgique |
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Galerie Pascal Lainé, Gordes (huile, aquarelles) |
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Vincent Hick Fine Arts, Bolland - Herve, Belgique |
1999 |
Galerie Pascal Lainé, Gordes (huiles, totems, aquarelles) |
2001
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Cloître Saint-Louis, Avignon (peintures et totems destinés au Kentucky Museum) |
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Galerie Pascal Lainé, Avignon (huiles, aquarelles, collages) |
2002 |
Galerie Pascal Lainé, Avignon (huiles, totems, tableaux tiges) |
2004 |
Galerie Pascal Lainé, Avignon (huiles, bronzes, aquarelles) |
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Maison de la Truffe et du Vin dans le cadre des Rencontres des Toiles, Ménerbes |
2005
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Galerie Pascal Lainé, Avignon (édition de lithographies pour l’album " A Ménerbes ") |
2007
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Galerie Pascal Lainé, Ménerbes (huiles sur bois) |
2008 |
Galerie Pascal Lainé, Ménerbes (Hommage à Joe Downing) |
2010 |
"Un américain en France", Musée d’Unterlinden, Colmar |
2016 |
"Accrochage Joe Downing", Musée d’Unterlinden, Colmar |
2017 |
"Joe Downing, Magicien de la couleur", Galerie Pascal Lainé, Ménerbes |
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Dans le village de Ménerbes (conférences, exposition de peintures et photos, films, lectures) |
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Hommage à Joe Downing
Peintre, il avait choisi la France. Et ce sud dont les chaudes couleurs font vibrer ses tableaux. Joe Downing, dont les œuvres figurent dans les collections publiques du Musée national d’art moderne et du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, s’est éteint le 29 décembre. Il avait 83 ans.
C’était en France l’ami américain du monde de la peinture. Un artiste au très beau métier, un artiste modeste et généreux qui avait fait de sa vie une lente et patiente recherche d’harmonie. Joe Downing avait été l’un de ces tout jeunes Américains jetés sur les plages normandes le 6 juin 1944. Il vit mourir ce jour là nombre de ses copains qui, comme lui, n’avaient pas 20 ans. Il était de cette génération de cœur, de courage. Et il était fier d’avoir fait partie de cette grande vague libératrice.
Joe Downing était né à Tompkinsville, dans le Kentucky. De retour aux Etats-Unis après la guerre, il avait découvert, émerveillé, les collections de l’Art Institute de Chicago et ce qui n’était que désir confus pour la peinture se cristallisa alors. Il suivait des études d’optométrie, mais sut convaincre ses parents en tenant sa première exposition en 1950 à l’Oakwood Baptist Church de Chicago. Deux ans plus tard, c’est aux cimaises de la Galerie Huit, à Paris, qu’on le retrouve. Depuis, il n’avait jamais cessé de travailler, de présenter ses œuvres en France et bien au-delà, d’être loué par de fins connaisseurs, Pierre Cabannes, Pierre Seghers notamment, tout comme Duras qui l’aimait profondément. Et toutes les grandes collections publiques du monde ont acquis certains de ses tableaux, de ses objets, collages, totems, élaborations étranges et fascinantes. C’est le hasard d’une panne de voiture qui avait conduit Joe Downing jusqu’au ravissant village de Ménerbes dans le Luberon. Le coup de foudre avait été immédiat et c’est là qu’il vivait et travaillait, dans une maison-atelier, simple et accueillante. Peintre de la couleur éclatante, composant musicalement ses tableaux sur des supports très divers, sculptant et travaillant poudres et papiers, collages, donnant de fantastiques élans à ces totems superbes, aimant le lisse et les grains, magicien des lumières, il n’était pas du côté de la figuration. Mais c’est bien le monde, pourtant, que l’on voyait vibrer par son regard bleu clair. Travaillant des toiles de grand format ou pas plus grandes que des cahiers d’écolier, des parchemins enluminés, aimant utiliser des matières anciennes patinées par le temps, papiers craquants, jaunis, il y avait de l’alchimiste en lui. Il aimait les paysages élancés et âpres des Alpilles comme la riante plaine ondoyant sous le vent. La chaleur de sa palette disait l’été écrasant, mais il donnait aux tons de l’hiver de sourdes irisations. Il lisait, recevait ses amis, s’interrogeait sans fin sur son art. L’ami américain s’en est allé. Demeure une œuvre splendide à découvrir si vous ne la connaissez pas.
Armelle Héliot (Le Figaro du 2 janvier 2008)
Joe Downing, une vie à la lumière de la peinture
On apprenait à aimer “Joe”, homme lumineux, tout comme sa peinture. En passant d’un émerveillement à l’autre, en s’étonnant de le voir se renouveler sans cesse, puisant au fond de lui comme à une source de jouvence jamais tarie. Ses toiles kaléidoscopes, peuplées de signes, de myriades de formes, faisaient émerger de grands pans d’invisible, des miroitements, des lumières.
De l’univers, Joe l’enchanteur dévoilait à chaque peinture des profondeurs insoupçonnées. Sa palette, à l’occasion, redonnait vie à des parchemins anciens, des os ramassés au bord du chemin, des bois abandonnés devenus totems. Retrouvant une “mine” de vieux papiers photocopiés, il avait renoué un temps avec les compositions découpées de sa jeunesse, heureux de ces collages aux variations infinies sorties de ses mains à profusion. Plus récemment, les veines de vieux volets en bois avaient sollicité différemment encore le pinceau de l’artiste. “Le Joe Downing nouveau est arrivé”, écrivions-nous alors qu’il exposait cette version de son travail pour inaugurer la Galerie Pascal Lainé, juste à côté de chez lui, rue Sainte Barbe. Il avait aimé être comparé au vin nouveau. Depuis, il peignait sans cesse, menant comme toujours plusieurs œuvres de front.
Lui dont les œuvres figurent dans les plus grands musées du monde se réjouissait d’avoir bientôt “son” musée, construit pour lui dans son Kentucky natal par Jerry E. Baker, mécène et inconditionnel de son œuvre. Ces derniers temps, Joe Downing avait réexploré par l’écriture ce pays d’enfance. Ces textes dialoguant avec des compositions colorées, imprimés chez Laffont peu avant sa mort, sont rassemblés sous le titre “Frêle espérance”. Joe avait auparavant dédié “à Ménerbes” une série de poèmes comme on porte un toast à un être cher. Après plus de 50 ans d’enracinement au village, il se sentait en osmose avec l’air, la terre, les arbres de son jardin, les recoins de sa maison. “Nos essences” écrivait-il, “ont été respirées par les murs”.
Carina Istre, 4 janvier 2008
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