► Principales expositions ► Gordes 1995 ► Gordes 1993
La Provence de Martens
Dagmar Martens est allemande. Né pendant la guerre, à Hambourg, elle y fait ses études aux Beaux Arts puis consacre sa vie à l’enseignement. A partir de 1960, elle fait de fréquents séjours en Provence. Jusqu’en 81 où elle décide de revenir vraiment à ces premiers amours, c’est à dire de se consacrer totalement à la peinture et de s’installer à Gordes pour y partager la vie du peintre Hans Steffens. C’est sur ces bases nouvelles qu’elle s’engage dans un travail neuf. « Je ne peux pas imaginer retourner à Hambourg et peindre » dit-elle, « toutes mes inspirations sont des choses d’ici que je reflète, sans parler de la lumière... il faudrait retrouver d’autres thèmes ».
Peu à peu Provence et peinture se confondent dans l’art de Dagmar Martens. Elle alterne deux techniques, la gouache à travers laquelle elle réalise des toiles presque pointilliste, et l’huile qui lui permet d’oser des formats plus grands, un geste plus libre et un style plus abstrait qui évoque parfois les collages. Elle s’inspire d’abord des objets qui l’entourent, le plus souvent usuels ou domestiques, mais les paysages aussi ont leur place, ceux à travers lesquels elle a coutume de se promener. « Mon inspiration c’est tout ce qui m’entoure, mais je ne me met pas devant, ça doit être en moi. Je pars d’une chose concrète, d’une émotion forte et après ça va plus ou moins loin ».
Pas de travail sur le motif donc, Dagmar fait provisions de visions multiples, les saisit, les garde en elle puis s’enferme dans son atelier pour les restituer sur sa toile. Elle n’utilise pratiquement que des tons de terre (terre de Sienne, ocres, etc.) et sa technique est patiente, faite de superpositions successives. Ses espaces plats et son étrange perspective donnent une densité, un poids aux objets qu’elle peints qui leur donne une présence incontestable, un petit côté éternel et incontournable. Les casseroles de Dagmar Martens deviennent l’archétype de la casserole absolue.
L’art de Dagmar Martens est le croisement exact de sa nature germanique et de son environnement provençal. Une alchimie profonde qui éclôt et s’épanouie doucement aux cotés de celui que l’artiste appelle son « grand maître » et qui lui a permis de « trouver son chemin » aime-t-elle à ajouter.
Isabelle Scheibli - Mai 1995
__________
Pays peints, cousus, vergetés ; fruits ouverts que composent les couleurs qui teignent les sucs et la rosée ; murs, portes et fenêtres, que les gouttes d'ombre et de lumière édifient dans l'air imprégné de pastel. Tout ce tissus, un pinceau précis le produit et le propage, n'interrompant son aventure que pour passer d'une feuille à l'autre, mais sans rompre rien, et comme l'abeille va de la fleur à la ruche où elle œuvre à son gâteau. Dagmar Martens regarde, voit, accueille et recueille, attentive à ce qui ne fait pas de bruit et se fait en son art muet, et par lui, silencieusement parlant, émule qu'elle est, derrière sa vitre et face aux champs, de la toujours jeune dentellière de Hollande que Vermeer nous peignit.
Robert Marteau (pour l'exposition de Gordes en 1993)
__________
Principales expositions :
2012 |
Galerie Sordini, Marseille, France |
2010 |
Galerie Olivier Nouvellet, Paris VI, France |
2003 |
Galerie Sordini, Marseille, France |
2002 |
Galerie Olivier Nouvellet, Paris VI, France |
2000 |
Galerie Sordini, Marseille, France |
1998 |
Galerie Sordini, Marseille, France |
|
Galerie Olivier Nouvellet, Paris VI, France |
1997 |
Galerie Olivier Nouvellet, Paris VI, France |
1996 |
Musenstall, Hambourg, Allemagne |
1995 |
Galerie Pascal Lainé, Gordes, France |
1993 |
Galerie Pascal Lainé, Gordes, France |
1990 |
Galerie de l'Atelier, Maussane-les-Alpilles, France
|
1989 |
Bibliothèque municipale, Munich, Allemagne |
1986 |
Galerie 5, Bonnieux, France |
1982 |
E.Carr-Gomm, Gordes, France |
1975 |
Bibliothèque municipale, Munich, Allemagne |
En permanence :
Galerie Olivier Nouvellet, Paris
Galerie Pascal Lainé, Ménerbes
Galerie Sordini, Marseille
|
|