► Gordes 1993
Douglas James Johnson (1940-1998) à vécu et travaillé en Europe, au Sri Lanka, en Iran et depuis 1964 à Forcalquier.
On songe d'abord à cause du ton uniformément sépia aux pages d'un album de photographies anciennes découvert dans quelque grenier, des photographies de famille réunissant la vieille maman, le voyage à Venise, le concours hippique, la vache normande. A cette première lecture en succède une autre qui la recouvre sans l'abolir : nous imaginons des cartes à jouer juxtaposées pour une réussite, des lames de tarot plutôt, étalées pour une prévision de l'avenir. Ainsi, tandis que la première interprétation nous orientait vers le passé, la seconde nous projette vers l'avenir. A coup sûr chaque toile de Douglas James Johnson constitue une entreprise dont l'enjeu est le temps. Mais bien entendu pas n'importe quel temps, un temps qui n'est ni l'éternité allégorique de Blake ou d'Ingres, ni l'instant fugitif de Sisley ou de Monet.
Michel Tournier
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