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Jean Cortot, paysagiste de l'esprit
Jean Cortot ne peint pas le monde. II a raison, il n’existe pas. Comme l'homme, la nature ou le pont Mirabeau, le monde a commencé d'être dans le regard d'un poète. Que serait la mer sans Rimbaud, la souffrance sans Eluard, la Pologne sans Jarry ? Rien. Où se trouvait Vérone avant Shakespeare, l'amour avant Ronsard, la misère avant Villon ? Nulle part. L'univers est apparu peu a peu avec Ovide, Racine et Saint-John Perse. La réalité naquit un jour de l'imagination. C'est ce vrai monde inventé que Jean Cortot peint. C'est le seul qu'il aime parce qu'il donne vie à l'esprit. II le fait sien et le compose à nouveau. Créateur, le poète est créé à son tour par le peintre. C'est ainsi que le monde naît du monde. Emouvante, l’oeuvre de Jean Cortot nous le dit.
Jean-Michel Ribes, septembre 1991
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Jean Cortot, né à Alexandrie en 1925, est un artiste peintre et illustrateur français.
Élève d'Othon Friesz à la Grande Chaumière, il fait partie dès 1943 du groupe l'Echelle qu'il a contribué à fonder avec Jacques Busse, Calmettes, Patrix, Geneviève Asse et quelques autres camarades d'atelier en 1948.
À cette date lui est attribué le Prix de la Jeune Peinture, suivi en 1954 du Prix de l'Union Méditerranéenne pour l'Art moderne de Menton.
Jean Cortot se signale par un art graphique qui le conduit à illustrer de nombreux ouvrages, réalisant ainsi la symbiose entre écriture et peinture.
Jean Cortot crée des variations sur le chantier naval de la Ciotat (1947-1950), les paysages de l'Ardèche, Natures mortes (1955-1956), des variations sur La table du peintre, la Série des Villes (1957-1958), la Série d'Antiques (1962), la Série des Combat, d'où découle celle des Écritures (1967) qui se poursuit pendant une longue période. À partir de 1974, les écritures se font lisibles ; c'est la Série des Tableaux-poèmes et des Poèmes épars.
Auteur de plusieurs tapisseries, il réalise également plusieurs fresques.
Il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts le 28 novembre 2001, au fauteuil d'Olivier Debré.
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