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L'Atelier de Jean Pons
Exposition de lithographies de Jean Pons d'après les œuvres originales de : Appel, Debré, Delaunay, Deyrolle, Gilioli, Hartung, Lanskoy, Lapicque, Mansourroff et Poliakoff.
De l'Atelier Pons aux Créateurs Lithographes
Il est des lieux dans Paris qui participent en même temps à la mémoire et à l'éclat éternel de notre capitale : des places, des musés, des jardins et même certains commerces. Certains sont mondialement connus du grand public. D'autres sont mondialement connus d'un public plus électif : dans le domaine de la culture, la Seine baigne par exemple le plus célèbre musée du monde mais aussi des quartiers d'artisanat d'art, comme le Marais. C'est au coeur de ce Marais aux charmantes petites rues anciennes qu'est niché l'un des dernier atelier de lithographie sur presse à bras de France.
Cet atelier fut créé en 1938 par le jeune Jean Pons qui, fraichement sortit d'une des première promotion de l'École Estienne et après un premier emploi chez un imprimeur parisien, s'installait ainsi à son compte, avec un objectif simple : utiliser les gains de son activité d'imprimeur commercial (affiches, publicité etc.) pour financer son activité d'imprimeur-créateur, au côté des artistes qu'il sait très rapidement attirer dans son atelier.
Son premier atelier de lithographie se situe à Montparnasse, dans une cave.
Celle-ci joue alors un rôle primordial dans l'explosion de l'art abstrait, luttant contre tous les académismes. Cette démarche se concrétise dans la création du groupe Octobre par Jean Pons et Charles Estienne en 1952.
La renommée de l'Atelier Pons vient des travaux élaborés avec des artistes français ou étrangers. Nombreux parmi ces derniers connaissent aujourd'hui la célébrité. Leurs oeuvres lithographiques, largement appréciées, l'authenticité des méthodes de l'atelier en font un lieu unique.
Depuis 1955, l'Atelier de Jean Pons s'est merveilleusement prêté aux sensibilités des jeunes artistes : l'expressionisme tourmenté aux couleurs pures du groupe Cobra côtoie la netteté du géométrisme de Arp, les exploits formels et chromatiques de Lanskoy ou les étourdissants échafaudages urbains de Hunderstwasser. Les variations infiniment renouvellées de Lapicque inspirent aussi sûrement les impitoyables contrastes de Hélion, les recherches de Manessier, d'Olivier Debré, etc.
Des sculpteurs comme César, Gilioli, Zadkine vont aussi se confronter à ce nouveau rapport à la matière ; celui de la pierre lithographique.
Mais lithographie signifie surtout écrire sur la pierre : elle séduira donc tout naturellement des poètes comme Jean Cocteau et Henri Michaux.
Tous ces artistes découvrent dans la lithographie une autre manière de créer, un moyen nouveau de s'exprimer.
Ce qui fait de l'Atelier Pons un endroit privilégié et rare, c'est non seulement la technique du XIXè siècle qui y est pratiquée, sans aucun secours photographique ou mécanique, mais surtout le type de collaboration qui règne, dans un climat de confiance, entre l'artiste et le lithographe. Le temps, qui nous échappe à tous, garde ici toute sa saveur. Chaque épreuve est une oeuvre originale. La main qui prépare la pierre, encre le graphisme et règle la pression possède une sensibilité dont est incapable tout moyen purement mécanique.
Avant de se consacrer exclusivement à sa peinture, Jean Pons prépare la relève de son atelier avec sa fille Babette Pons, sa disciple. Ensemble, ils servent les anciens et les nouveaux amis et créent en 1968 l'Association des Ateliers Populaires de Paris (les AAPP). L'association assure alors la continuité lithographique de l'art moderne qui devra autant à Babette qu'à Jean Pons.
Babette poursuit le travail de Jean Pons avec Lapicque, Lanskoy et Michaux...Puis seule maître à bord, elle réalise des lithographies originales de Lazare, mais aussi du norvégien Carl Nesjar, ou du hongrois Atila.
A l'heure actuelle, l'atelier continue d'accueillir des maîtres tels que Morellet, Bloch, mais aussi fidèle à l'esprit de Jean Pons, à s'ouvrir aux nouveaux talents tels que Combas, Ceytaire, Bruce, Gayffier, Macé, Filippi, Albertelli, Anderson, Sorel, Chollet, Pelaez, Maussion, Boulitreau, Gaudenzi.
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Expositions Personnelles :
1952
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Galerie Suzanne Michel, Paris |
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Librairie La Hune, Paris : exposition du livre " Rose de l'Insulte ", poèmes de Charles Estienne, illustrations de Jean Pons |
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Exposition de peintures de : Chagall, Lapicque, Hartung, Poliakoff, Degottex |
1955
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Galerie Colette Allendy, Paris : catalogue préfacé par Michel Ragon |
1957
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Galerie l'Antipoète, Paris |
1960 |
Galerie de Beaune, Paris : catalogue préfacé par Claude Rivière |
1961 |
Galerie Reflels, Lyon |
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Galerie Cavalero, Cannes |
1963 |
Galerie Mensh, Hambourg, Allemagne |
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Galerie am Abend, Berlin, Allemagne |
1964 |
Galerie Bellechasse, Paris |
1966
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Galerie Chrisliane Colin, Paris |
1967
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Galerie de l'Aéroport de Paris : Rétrospective " Vingt ans de peinture " |
1972 |
Club Léo Lagrange, Avignon : " Qui parle de guerre ? " |
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Galerie Médicis, Paris |
1975
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Galerie d'Art Moderne, Paris |
1976
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Galerie Locquin, Saint-Jean-de-Luz |
1978 |
Galerie du Centre, Paris |
1980
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Galerie Jurgen Kummetät, Francfort, Allemagne |
1981
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Galerie Hydroloos, Athènes, Grèce |
1963
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Galerie Michel Ozenne, Paris : Exposition et projection d'une bande vidéo (film de M. Wichard) |
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Galerie Plume Pinceau, Paris : Exposition de dessins |
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Centre culturel Au Lieu d'Images, Paris : Rétrospective et présentation du livre "Mitraillomachie", poèmes de Aho illustrés d'œuvres lithographiques originales de Jean Pons (Atelier Populaire de Paris) |
1984
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Galerie Maison Mansart, Paris : Hommage à Jean Pons : " Années 50 à 60 " (organisé par Dominique Jacquemond) |
1985 |
Bas-Fort-Blanc du Lyon's Club, Dieppe : Marines |
1986
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Galerie Olivier Nouvellet, Paris : Hommage aux " Années 50 " |
1990 |
Galerie Pascal Lainé, Gordes : Lithographies d'après les oeuvres originales de Appel, Debré, Delaunay, Deyrolle , Gilioli, Hartung, Lanskoy, Lapicque, Mansourrof et Poliakof |
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