► Alechinsky "l'œuvre gravée" ► Ménerbes 2012 ► Ménerbes 9 août - 10 septembre 2014
Pierre Alechinsky, né à Bruxelles en 1927, vit en France depuis 1951. Il a étudié à La Cambre, Bruxelles, de 1944 à 1948 la typographie, l’illustration, l’architecture du livre. En 1946, se met indépendamment à la peinture. Dès mars 1949, participe à Cobra (COpenhague - BRuxelles - Amsterdam), mouvement créé à Paris en novembre 1948 : Karel Appel, Christian Dotremont, Asger Jorn (…). 1950 : Prix Jeune Peinture Belge. Paris, 1952 : perfectionne son métier de graveur auprès de Stanley William Hayter. 1955 : voyage en Extrême-Orient, d’où il ramènera un film : Calligraphie japonaise. Paris, 1958 : entre au Comité directeur du Salon de Mai. 1965 : André Breton choisit Central Park, la première peinture acrylique à « remarques marginales », pour la XIe [et dernière] exposition internationale du Surréalisme. Valdagno, 1968 : Grand Prix Marzotto-Europe pour la peinture. 1971 : écrit Roue libre (Les Sentiers de la création), pour Albert Skira éditeur, Genève. Prix Andrew W. Mellon 1977, assorti d’une rétrospective au Carnegie Institute, Pittsburgh. 1972 : Yves Rivière publie Alechinsky, les estampes : 601 gravures et lihographies depuis 1946. Entre en 1977 à la Galerie Maeght, laquelle deviendra Galerie Lelong en 1982. New York, 1981 : A Print Retrospective au Museum of Modern Art. Saint Paul, 1982 : expose avec Karel Appel à la Fondation Maeght. Paris, 1984 : Grand Prix national des Arts et Lettres pour la Peinture. Paris, 1985 : décore le salon d’attente du Ministère de la Culture. New York, 1986 : Margin and Center, rétrospective de ses peintures « à remarques marginales » au Solomon R. Guggenheim Museum. 1987 : Remarques marginales, un ensemble de textes paraît chez Gallimard. 1993 : décore les murs et impostes de la rotonde qui relie L’Hôtel de Lassay à l’Assemblée Nationale. 1998 : rétrospective à la Galerie nationale du Jeu de Paume. En l’an 2000 au musée Jenisch à Vevey : Alechinsky - divers faits en collaboration avec quelques-uns de ses amis, le céramiste Hans Spinner, des écrivains - Michel Butor, Christian Dotremont, Amos Kenan, Joyce Mansour - et des études et illustrations pour un Balzac et un Cendrars. 2004 : Dessins de cinq décennies, rétrospective au Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou. 2005 : Les impressions de Pierre Alechinsky à la Bibliothèque nationale de France. L’Isle-sur-la-Sorgue, 2006 : Sources et résurgences à la Maison René Char ; Peter et Pierre, 40 ans de lithographies avec Peter Bramsen, dans la collection Les Cahiers dessinés (Buchet-Chastel). Bruxelles, 2007 : Alechinsky de A à Y aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Paris, 2008 : Alechinsky - Pavane pour Octavio Paz à l’Institut culturel du Mexique à Paris. Aix-en-Provence, 2011 : Les Ateliers du Midi, rétrospective au musée Granet.
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L’apport de Cobra(1) à Alechinsky ? Une leçon de liberté qui ne limite ni ne cloisonne l’expression, la soif d’un travail qui vire au plaisir, une inspiration, une aspiration non, une expiration qui n’exclut rien de l’imaginaire ou du réel, que l’un supporte l’autre ou le détruise, peu importe, le besoin profondément vécu d’un dialogue continu, échange entre l’instinct et la tête, un sens de la vie généreuse qui donne et à laquelle elle se donne. Pour Alechinsky, le très jeune Alechinsky, Cobra est un départ, non la possibilité de réaliser le meilleur de soi. C’est après que sa démarche se précise et, des artistes du groupe, c’est lui qui, par la suite, sera le seul à développer l’ensemble des données annoncées par le mouvement.
Jacques Putman : “Alechinsky“
Fratelli Fabbri Editori, Milan 1967
(1) l’appellation du groupe Cobra créé à Paris en 1948 est issue de la synthèse des premières syllabes des trois capitales (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) dont sont originaires ces artistes. Animée par Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, Asger Jorn, Karel Appel et Corneille, l’association ancre explicitement ses orientations et ses objectifs dans la voie de l’abstraction lyrique. À leurs yeux, la création artistique doit dépasser les querelles réductrices autour de l’opposition entre abstraction et figuration et doit retrouver une fraîcheur, une naïveté, une spontanéité et une liberté d’expression proche de celle de l’enfance. Ils clament la nécessité de l’esprit expérimental, refusant tout cloisonnement.
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A propos de l’exposition Pierre Alechinsky à Ménerbes :
Après le succès de son exposition en 2010 au Musée Granet, Aix-en-Provence, Pierre Alechinsky sera cet été à Ménerbes : Galerie Pascal Lainé.
L’exposition mettra l’accent sur un ensemble d’eaux-fortes, de lithographies - dont certaines mesurent 120 x 160 cm - et des « livres d’artiste ». Un choix, parmi une soixantaine d'ouvrages de bibliophilie parus chez Fata Morgana depuis 1968, qui permettra d’apprécier différents aspects d’un artiste tout à la fois peintre, dessinateur, illustrateur, et écrivain.
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Citations :
« Petit à petit, je me suis constitué, dessinant, un vocabulaire d'images d'après des modèles disposés sur ma table, près de l'encre et du papier ; modèles on ne peut plus humbles (si tant est que l'on puisse prêter quelque caractère à des cailloux, des racines, des pelures d'orange). Par enchaînement, un peu à la manière du calembour, j'ai vu apparaître les dames de mes pensées, les chapeaux en plume des Gilles de Binche (soudainement proches des Mayas), éruptions volcaniques (autres bouquets), spirales, volutes, méandre d'une rivière devenant sentes, ou lacets, ou serpents ».
« Quand mon pinceau baguenaude sur les pages d’un vieil atlas et qu’au détour d’une frontière il tombe, en vieux marcheur qu’il est, sur le tracé d’une courbe qui pourrait de près ou de loin ressembler à une robe, une chevelure, il n’y a plus qu’à se laisser aller. Ce n’est pas du travail, c’est de la rêverie qui trotte ».
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